Comité de rédaction Centre Antipoison - Centre de Pharmacovigilance 162, avenue Lacassagne - 69424 Lyon Cedex 03 J. Descotes C. Payen EDITORIAL C. Pulce
Le Journal Électronique de Toxicologie est né. Il s'agit d'une publication exclusivement électro-nique, d'accès libre et gratuit via internet (http://www.jtox.fr). Rédigé en français, sa vocation
F. Testud
première est de contribuer à la diffusion des travaux expérimentaux et cliniques, observations origi-
T. Vial
nales, notes techniques, résultats d'enquêtes, mises au point à partir des données de la littérature,hypothèses et commentaires, d'origine francophone. Tous les aspects seront envisagés : toxicologieau sens classique, qu'elle soit expérimentale ou préclinique, clinique ou médicale, analytique, régle-mentaire ou environnementale… et plus largement, tout ce qui a trait à la sécurité : effetsindésirables des médicaments et pharmacovigilance, abus et mésusages, addictovigilance, évaluationde risque, sécurité au travail, pollution…, sans exclusive ni esprit de chapelle. La qualité des articles publiés sera assurée par une analyse critique, anonyme et préalable, sollicitéeauprès d'experts indépendants, comme il est de règle pour tout journal scientifique. De plus, pouratteindre ses objectifs de formation et d'information, les pages du “jtox.fr” seront ouvertes à tous lesdocuments pédagogiques pour qu'il puisse offrir mises au point, cours ou présentations portant surtous les aspects de la toxicologie qui deviendront plus facilement accessibles. Il publiera aussi touteinformation pertinente que l'on voudra bien lui confier : annonces et comptes-rendus de réunionsscientifiques ou congrès, analyses de livres ou autres média, nouveaux textes réglementaires, appelsd'offre et offres d'emploi… Le “jtox.fr” est un outil mis à la disposition de toute la communautétoxicologique francophone, mais n'oublions pas que seule la contribution concrète du plus grandnombre en démontrera l'utilité. J. Descotes Exposition professionnelle aux styrènes chez la femme enceinte Dans ce numéro : Question
L’inhalation de fortes concentrations (plus
J’assure le suivi médical de salariés qui réali-
de 200 ppm) au poste de travail se traduit
Editorial sent le moulage de pièces de bateaux en résine
par des signes ébrio-narcotiques (sensations
polyester : ils sont donc exposés à des émana-
d’ivresse, céphalées, nausées, vertiges, ten-
Question-réponse : tions de styrène. Quelle attitude faut-il avoirExposition professionnelle vis-à-vis des femmes enceintes ? Faut-il les
réversibles avec l’éviction ; ils s’accompa-
aux styrènes chez la femme enceinte soustraire du risque durant toute la grossesse ?Que risquent réellement les femmes enceintes
rhino-pharyngés, ainsi que d’une irritation
trachéo-bronchique. A long terme, des per-
Les microangiopathies
turbations cognitives, des troubles visuels
thrombotiques :
infra-cliniques (perte de la discrimination
une origine iatrogène Réponse
chromatique dans l’axe bleu/jaune) et des
possible
La mise en œuvre - fréquemment manuelle
signes discrets de neuropathie démyélini-sante des membres inférieurs sont possibles ;
Lamotrigine et allaitement 3-4
- des polyesters insaturés dans le secteur desbateaux de plaisance, en particulier lors des
le styrène potentialise également la toxicité
travaux de gel-coatage, expose effective-
Dépendance au méprobamate 4
ment les opérateurs au styrène, solvant
monomère de ces résines. Le styrène se pré-
Fiche technique :
sente sous forme d’un liquide incolore,
styrène pendant le premier trimestre de la
Les agressions animales
inflammable et très volatil : il s’agit d’un
(vipères exclues) durant
hydrocarbure aromatique, irritant pour la
l’incidence des fausses couches, par un
l'été en France
peau et les muqueuses, et neurotoxique.
mécanisme qui n’est pas connu. Cet effet
est dose-dépendant : les quelques études prospectives des femmes exposées à un niveau moyen de 82 ppm pendantdisponibles indiquent que cette augmentation concerne le
sous-groupe des salariées fortement exposées, présentant des
En pratique, la décision d’éviction (mutation sur un poste non
signes d’imprégnation. Les études animales mettent en évi-
exposant) ou de maintien à son poste de la femme enceinte
dence une augmentation des résorptions fœtales à forte dose,
repose sur l’évaluation du niveau d’exposition : étude de poste
mais pas d’effet tératogène chez le rat et le lapin exposés au
avec métrologie ou mieux dosage biométrologique des
styrène par inhalation. Plusieurs études épidémiologiques
métabolites urinaires du styrène. Si ces derniers sont élevés, ce
conduites en Finlande chez des ouvrières de l’industrie des
qui est vraisemblable à ce type de poste, l’éviction de la femme
polyesters n’ont pas montré d’élévation des issues défavorablesde la grossesse, et en particulier, des malformations. Une
enceinte s’impose, essentiellement en raison d’une majoration
hypotrophie fœtale (poids de naissance moyen diminué de
4 % par rapport aux témoins) a cependant été observée chez
F. Testud Les microangiopathies thrombotiques : une origine iatrogène possible
Une récente alerte sanitaire concernant de la viande contami-
de sérotype O157:H7 qui produit une toxine, appelée shiga-
née a remis d’actualité un groupe de pathologies rares, mais
toxine, analogue à celle produite par Shigella dysenteria.
sévères : les microangiopathies thrombotiques (MAT). Sous ce
Cependant, la grossesse, certaines situations pathologiques
terme, sont regroupés 2 principaux syndromes cliniques : le
(cancer, greffes d’organe, maladies auto-immunes, hyperten-
purpura thrombopénique thrombotique (PTT), ou syndrome
sion artérielle) et plusieurs médicaments ont été associés à la
de Moschowitz, et le syndrome hémolytique et urémique
survenue de MAT. L’étiologie reste cependant incertaine dans
(SHU). Bien qu’encore controversée, il semble que la physio-
pathologie de ces 2 syndromes soit commune, avec une lésion
S’il n’existe pas, à ce jour, d’éléments cliniques ou biologiques
initiale de l’endothélium vasculaire à l’origine de la formation
permettant de différencier la pathologie induite par les médica-
de microthrombi lesquels entraînent la fragmentation des glo-
ments des autres étiologies, une cause médicamenteuse devrait
bules rouges. Ces 2 entités cliniques ont donc en commun une
toujours être envisagée, car l'arrêt d'une molécule suspecte est
thrombopénie de consommation et une anémie hémolytique
un élément primordial dans la prise en charge. Selon les
avec présence de schizocytes. Dans le PTT, l’atteinte est géné-
données de la littérature, on peut essayer de classer les médica-
ralement multi-viscérale avec fréquemment des signes
neurologiques à type de confusion, céphalées et plus rarement
- Les molécules très probablement en cause, pour lesquelles il
convulsions et coma, alors que le SHU associe la thrombopé-
existe des séries publiées et/ou un mécanisme physiopatholo-
nie et l’anémie hémolytique à une atteinte rénale inaugurale
d’importance variable, une atteinte neurologique étant très
• Anticancéreux : mitomycine, bléomycine, gemcitabine,
inconstante. Ce dernier touche très majoritairement les
enfants. La distinction entre PTT et SHU est souvent délicate
• Immunosuppresseurs : OKT3, cyclosporine, tacrolimus
d’autant qu’il existe une grande variété de situations cliniques
• Antiagrégants plaquettaires : ticlopidine, clopidogrel
Le mécanisme physiopathologique, longtemps resté inconnu, a
- Les molécules pour lesquelles le lien a été évoqué
été en partie élucidé au cours de ces dernières années. En effet,
on a démontré que les patients souffrant de PTT chronique
familial présentaient un déficit enzymatique touchant
l'ADAMTS 13, dont le rôle est de cliver les multimères de haut
- Les molécules pour lesquelles il n’existe que des cas isolés (cetuxi-
poids moléculaire du facteur de von Willebrand. Ces multi-
mab, mifépristone, bupropion, vaccins, statines…)
mères sont synthétisés par les cellules endothéliales en réponseà une agression. Un déficit en cette enzyme conduit à la persis-
Pour quelques unes de ces molécules, divers mécanismes phy-
tance de multimères de haut poids moléculaire à la surface
siopathologiques ont été proposés : toxicité directe de lamolécule au niveau de la membrane endothéliale (mitomycine,
endothéliale exposant ainsi des sites de liaison pour les
cyclosporine) ou initiation d’un processus immuno-allergique
plaquettes et d’autres éléments du sang et aboutissant à
(ticlopidine, clopidogrel, quinine). Lorsque le mécanisme
une agrégation plaquettaire spontanée dans la circulation. La
supposé est une toxicité directe, un effet dose-dépendant a pu
survenue de MAT serait donc la conséquence de l’association
être observé. C’est le cas, par exemple, avec la cyclosporine
de lésions de l’endothélium vasculaire pouvant être d’origine
pour laquelle la réintroduction à dose réduite semble possible
toxique, infectieuse ou autre, et d’un déficit, congénital ou
après la survenue d’un épisode de MAT. Pour les
antiagrégants plaquettaires, l’hypothèse d’une
Les étiologies identifiées sont nombreuses avec, en premier
réaction immuno-allergique repose sur un délai
lieu, les infections (bactériennes, mais aussi virales). Dans 2/3
de survenue compatible avec une période
des cas de SHU de l’enfant, on retrouve une infection à E. coli
d’immunisation (délai de 1 mois après le début
du traitement pour 80% des cas survenus avec la ticlopidine) et
permet à la fois un apport en protéine ADAMTS 13 fonction-
sur la mise en évidence dans le sérum des patients d’une acti-
nelle et une élimination des multimères de haut poids
vité inhibitrice de la protéine ADAMTS 13. Toutefois, il existe
moléculaire du facteur de von Willebrand et des éventuels
de nombreuses molécules pour lesquelles le mécanisme n’a pas
anticorps inhibiteurs d’ADAMTS 13 présents. Les échanges
été établi et un processus mixte associant toxicité vasculaire et
plasmatiques doivent être débutés le plus rapidement possible
activation du système immunitaire est envisageable. Par
et poursuivis jusqu’à rémission complète. Ils sont souvent
ailleurs, compte tenu des indications des anticancéreux ou des
associés à une corticothérapie. De nombreuses autres thérapeu-
immunosuppresseurs, prescrits dans des pathologies consti-
tiques ont été proposées (immunoglobulines intraveineuses,
tuant des facteurs de risque à part entière de survenue de MAT,le lien de causalité entre prise médicamenteuse et PTT/SHU
vincristine, antiagrégants plaquettaires.) sans apporter réelle-
ment la preuve de leur efficacité. Toutefois, malgré une prise encharge adéquate, la mortalité des micraoangiopathies throm-
L’évolution spontanée des MAT est défavorable et le traitement
botiques reste élevée (environ 10% dans le PTT) et les
de référence est la plasmaphérèse. La mise en place de cette thé-rapeutique a permis de diminuer la mortalité de près de 80%.
Le mécanisme d’action de ce traitement est double puisqu’il
A. Gouraud Lamotrigine et allaitement
La lamotrigine est indiquée dans le traitement des épilepsies
quelle que soit la posologie maternelle ou les traitements
généralisées ou partielles, en association ou en monothérapie, à
associés. Il existe une corrélation significative entre les concen-
partir de l’âge de 2 ans. Bien que cette indication ne soit pas
trations plasmatiques maternelles et les concentrations dans le
validée en France, elle est aussi utilisée dans les troubles bipo-
lait. Sur la base de calculs théoriques et en fonction de la posolo-
laires de l’adulte. Ce spectre d’activité ainsi que les risques
gie maternelle, la dose estimée ingérée par le nouveau-né allaité
tératogènes et/ou neurocomportementaux identifiés avec
serait d’environ 0,1 à 1 mg/kg/j, avec des quantités plus élevées
l’acide valproïque ont conduit à son utilisation de plus en plus
en début d’allaitement, puis une diminution progressive après 2
fréquente chez la femme enceinte, d’autant que des données
mois d’allaitement. En comparaison, la posologie d’entretien
disponibles sur environ 2000 grossesses exposées à la lamotri-
habituelle chez l’enfant de plus de 2 ans ne recevant pas d’induc-
gine n’ont pas permis de retrouver d’augmentation du risque
teur enzymatique est de 1 à 5 mg/kg/j. Les doses reçues par le
global de malformations majeures par rapport à la population
nouveau-né via le lait maternel sont extrêmement variables, mais
générale. Une seule étude, d’interprétation difficile, a suggéré
elles peuvent être proches des posologies thérapeutiques. Ceci est
une augmentation du risque de fentes faciales, signal qui n’est
confirmé par quelques études avec des dosages plasmatiques réa-
pas confirmé à ce jour dans différents registres. En revanche,
lisés chez le nouveau-né allaité et retrouvant des taux de
les données concernant l’allaitement sont encore pauvres avec
lamotrigine allant de moins de 0,5 mg/L (seuil de quantifica-
des risques théoriques qui doivent conduire à la plus grande
tion) à 3,3 mg/L, pour des concentrations thérapeutiques
prudence en cas de souhait d’allaitement. En effet, l’utilisation
habituelles de 1 à 4 mg/L. Le plus souvent, les taux plasmatiques
de la lamotrigine fait redouter la survenue de réactions d’hy-
chez le nouveau-né sont de l’ordre de 20 à 50% de ceux de la
persensibilité qui peuvent être graves (syndrome de Lyell ou de
mère. Ces variations semblent indépendantes de l’heure de la
Stevens-Johnson, syndrome d’hypersensibilité ou DRESS…)
tétée par rapport à la prise maternelle du traitement. Ce niveau
et qui surviennent habituellement au cours des 4-8 premières
potentiellement élevé de l’exposition peut donc faire redouter
semaines de traitement. De plus, le risque de réactions d’hy-
des effets indésirables d’autant qu’une accumulation de lamotri-
persensibilité est plus élevé chez l’enfant, avec une incidence
gine est possible chez le nouveau-né jusqu’à l’âge de 3 mois en
d’environ 12% pour tout type d’éruptions et jusqu’à 2% pour
raison d’une immaturité des mécanismes de glucuronoconjugai-
les toxidermies graves. Ce risque est majoré par des posologies
son. Cette accumulation est d’autant plus probable qu’il s’agit
élevées de lamotrigine, une augmentation trop rapide des doses
et lors de son association à l’acide valproïque, qui diminue
A ce jour, aucun effet indésirable n’a été rapporté chez des
nouveau-nés allaités, mais le nombre ou la durée des suivis est
Quelques rappels sur la pharmacocinétique de la lamotrigine
très insuffisant. Un syndrome de sevrage possible, se manifes-
sont nécessaires. Son absorption digestive est excellente et la
tant par une perte de l’appétit, une hyperexcitabilité et une
molécule diffuse largement. Sa demi-vie chez l’adulte est de
irritabilité a toutefois été observé chez un enfant de
24 à 35 h ; une accumulation est possible. Son élimination est
6 semaines, 2 semaines après un arrêt brutal de l’allaitement chez
précédée d’une biotransformation qui passe majoritairement
une mère qui recevait 200 mg/j de lamotrigine. La régression a
par une glucuronoconjugaison impliquant une enzyme,
été obtenue après administration de lamotrigine chez le nouveau-
l’UDPGT, qui ne devient réellement fonctionnelle qu’à partir
né. Cette observation incite à un arrêt progressif de
du 3ème mois de vie et dont la maturation n’est complète que
l’allaitement lors d’un traitement maternel par
vers l’âge de 3 ans. Il est à noter que les métabolites sont inactifs.
Le passage de la lamotrigine dans le lait est bien démontré ; il est
En pratique, en raison des bénéfices démontrés
important avec des rapports lait/plasma allant de 0,50 à 0,75,
de l’allaitement, une contre-indication serait
excessive si certaines conditions sont respectées. En prenant en
l’instauration de l’allaitement. Si l’intérêt d’un tel
compte les données publiées et notre propre expérience, nous
dosage n’est pas démontré, il nous semble qu’un
suggérons d’autoriser l’allaitement si les conditions suivantes
taux élevé devrait conduire à rediscuter la pour-
suite de l’allaitement ou la surveillance, ou de
- nouveau-né à terme et en bonne santé,
proposer de vérifier le dosage, une quinzaine de
- posologie maternelle de lamotrigine ≤ 200 mg/j afin de
Tous ces éléments doivent naturellement inciter à
- absence d’association à d’autres antiépileptiques non induc-
la plus grande prudence lors d’un souhait d’allai-
teurs enzymatiques, surtout s’il s’agit d’acide valproïque,
tement chez une femme traitée par lamotrigine.
- réadaptation de la posologie maternelle, car les concentra-
Le recensement et le suivi clinique et/ou biolo-
tions plasmatiques maternelles peuvent augmenter de façon
gique de ces observations sont essentiels ; ce
importante lors du post-partum, ce qui doit conduire à dimi-
travail est en cours à partir des appels reçus par le
CRPV. Ainsi, nous avons actuellement recueilli
- prévoir une surveillance clinique du nouveau-né, à la
21 demandes pour un allaitement sous lamotri-
recherche de signes neurologiques (sédation, difficultés à la
gine et 9 patientes ont décidé d’allaiter pendant
succion, hypotonie) ou cutanés, et s’assurer de la capacité de la
une durée de 3 jours à 7 mois (médiane : 2 mois).
mère à identifier correctement ces signes. La survenue de tels
Ces nourrissons ont été suivis pendant la durée de
signes devrait faire suspendre immédiatement l’allaitement
l’allaitement et jusqu’à 2 ans pour 1 nourrisson.
jusqu’à l’identification de l’étiologie qui peut s’aider du dosage
Aucun signe clinique suspect d’un effet indési-
rable de la lamotrigine n’a été observé. Des
- dosage plasmatique de la lamotrigine chez le nouveau-né.
dosages de lamotrigine chez 2 nourrissons retrouvaient des
Dans la mesure où la concentration de lamotrigine au sang du
concentrations plasmatiques de < 0,5 et 1,3 mg/L après 14 à
cordon est proche des concentrations plasmatiques maternelles
30 jours d’allaitement. Le CRPV souhaite donc vivement
et en raison de la demi-vie prolongée de ce médicament, nous
proposons de réaliser ce dosage environ 2 à 3 semaines après
Dépendance au méprobamate
Le méprobamate est un anxiolytique de la famille des carba-
241 mg/L. L'absence de signes cliniques de gravité en présence
mates, dernier représentant de cette catégorie encore
de taux plasmatiques élevés doit faire évoquer une dépendance
commercialisé en France (Equanil® et Mépronizine®). La
au méprobamate. Cette dernière peut cependant être évoquée
forme injectable (Equanil° IM 400 mg) est destinée à gérer
sur l'anamnèse, même en l'absence d'élévation majeure de la
l'urgence sur une période n'excédant pas quelques jours et les
méprobamatémie, en raison de la capacité du méprobamate à
formes orales ne devraient pas couvrir un traitement de plus de
4 à 12 semaines avec des doses journalières ne devant pas
Détecter une dépendance au méprobamate n'est pas dénué
d'intérêt en raison du risque de sevrage de type “alcohol-like”
Les traitements prolongés à fortes doses exposent au risque de
ou “barbiturate-like”, potentiellement grave en cas d'inter-
dépendance engendrant parfois une ascension des doses
ruption brutale de la consommation. Ce syndrome de sevrage
pouvant ainsi dépasser 4 g/j et plus exceptionnellement 6 à 8 g/j.
se manifeste dans les cas modérés par un rebond d’anxiété, des
De telles doses, qui peuvent être à l'origine d'intoxications
graves (coma, collapsus cardio-vasculaire…), sont habituelle-
Appelez-nous
ment pauci-symptomatiques (somnolence) chez le sujet
dépendant. Si en l'absence de tolérance, les taux plasmatiques
de méprobamate sont relativement bien corrélés à la gravité cli-
Centre Antipoison
nique (intoxication modérée entre 40 et 120 mg/L ; grave pour
04 72 11 69 11
des taux supérieurs à 120-150 mg/L), cette corrélation est
moins évidente en cas de dépendance. Le CEIP de Lyon a eu
Toxicovigilance
connaissance de 2 cas marqués par une simple somnolence
04 72 11 94 03
malgré des taux plasmatiques, respectivement de 203 et
Pharmacovigilance Ecrivez-nous 04 72 11 69 97 Centre Antipoison Pharmaco Centre de Pharmacovigilance Dépendance 162, avenue Lacassagne 04 72 11 69 92 69424 Lyon Cedex 03 Tél. : 04 72 11 94 11 - Fax : 04 72 11 69 85 A. Boucher La Fiche Technique deVIGI VIGItox n°37, Juin 2008 Les agressions animales (vipères exclues) durant l'été en France Animaux marins Fiche Technique de Toxicocovigilance
Les animaux marins venimeux des zones européennes
osmotique, provoque l'éclatement des nématocystes). Du sable
(Méditerranée et Atlantique) sont en général peu dangereux.
sec peut être appliqué (sans frotter !) avant d'être délicatement
Leurs aiguillons, leurs épines, leurs dents… sont reliés à des
retiré à l'aide du dos de la lame d'un couteau. Les nématocystes
cellules glandulaires qui produisent un venin peu toxique sous
restent stables sur les filaments même isolés d'un animal mort ou
nos latitudes, mais dont l'activité est conservée même chez un
desséché, et ils expo-sent les sauveteurs non avertis à des déboires
inconfortables. Les tentacules détachés et dérivant dans l'eau, ou les
Ils sont essentiellement responsables de signes locaux : plaie
larves des cnidaires peuvent être à l'origine d'éruptions cutanées chez
pouvant être accompagnée d'une réaction inflammatoire
importante, douleur locale souvent intense, pouvant irradier dans la totalité du membre, Raies
parfois paresthésies. A l’exception de quelques
Parmi les raies, seules celles qui sont dotées d'un ou plusieurs
particularités concernant les méduses, la prise en
aiguillons (raies armées) sont à l'origine d'accidents. Les espèces
charge ne nécessite qu'une désinfection cutanée
hostiles de nos côtes (Méditerranée et Atlantique) sont la
soigneuse et la prescription d'un antalgique. Les
pastenague et l'aigle des mers. Poissons non agressifs, les accidents
venins étant thermolabiles, l'idée de la
surviennent principalement lorsque l'on marche sur ces animaux,
dénaturation du venin par la chaleur est
volontiers enfouis dans le sable ou la vase des eaux peu profondes.
séduisante, mais elle n'est effective qu'au-delà de
La queue du poisson se cambre alors et frappe au mollet.
50° et expose alors au risque de brûlure cutanée ;
L'aiguillon dentelé, dit “babelé”, permet le dépôt du venin dansune plaie volontiers dilacérée.
elle est donc à éviter. L'application d’une vessie deglace peut, quant à elle, avoir un intérêt
Raie torpille (seul poisson électrique de nos régions)
antalgique. La réalisation d'un “choc thermique”
Non venimeuse, elle peut provoquer des décharges électriques
(cigarette ou sèche-cheveux pendant 2 minutes,
désagréables ne s'accompagnant d'aucune complication cutanée,
puis vessie de glace) au point de piqûre d'une
vive, pourrait calmer plus rapidement la douleur. L'emploi d'un antibiotique n'est pas licite à
Rascasses
titre préventif. L'administration de corticoïdes ou
Poissons de roche peu accessibles aux simples baigneurs, elles sont
d'antihistaminiques par voie systémique semble peu ou non
principalement à l'origine d'accidents professionnels (pêcheurs et
poissonniers) au moment de la prise en main ou de la préparation
L'évolution de ces envenimations est spontanément favorable
du poisson. La blessure peut être large et frangée ; elle saigne
(en l'absence de surinfection secondaire). Le risque majeur,
principalement lié à la panique ou à un malaise en relation
Vives
avec la douleur, est celui d'une noyade notamment au cours
Leurs piqûres sont relativement fréquentes sur les côtes
des accidents survenant en plongée.
méditerranéennes. Elles surviennent principalement chez lesbaigneurs qui posent le pied sur les épines dorsales des poissonsenfouis dans le sable. La plaie est punctiforme. Méduses et autres cnidaires (anémone de mer) Seules les cnidaires des régions tropicales et sub-tropicales peuvent exposer à un risque toxique létal. Les cnidaires de nos Animaux terrestres
côtes sont essentiellement urticants, à l'origine de réactions localesgénéralement immédiates, mais parfois retardées. La particularité
Araignées
de la prise en charge de ces accidents est inhérente aux organes
Les araignées sont ubiquitaires et leurs morsures fréquentes.
toxiques (nématocystes) de ces espèces. L'inactivation des
L'espèce est rarement identifiée et la morsure est souvent suspectée
nématocystes intacts, non déchargés, présents dans les tentacules
sur des signes cliniques locaux non spécifiques. Le diagnostic
adhérant à la peau est le premier objectif. L'utilisation de vinaigre
différentiel avec d’autres agressions animales
(réputée efficace sur certaines méduses évoluant sur les côtes
(punaises, scolopendres…) est rarement concluant.
australiennes) est à proscrire pour les espèces vivant sous nos
Trois espèces se doivent d'être mentionnées en
latitudes. La peau doit être lavée abondamment à l'eau de mer
raison de leur impact médical possible dans notre
pays. Les veuves noires, principalement en Provence, où l'espèce
envenimation systémique se manifeste par une rhabdomyolyse,
concernée est la malmignatte ou Lactrodectus tredecimguttatus
une hémolyse extra-vasculaire, une insuffisance rénale… Si
(araignée noire de 1 cm de diamètre avec 13 points rouges sur
l’absence de dangerosité accrue du venin de frelon asiatique
l'abdomen), les chiracanthes (araignées de 15 mm de long, de
semble admise, ses colonies regroupant de plus nombreux
couleur brun-jaune avec des chélicères de couleur jaune à rouge,
individus et son comportement plus agressif, sont des facteurs de
vivant principalement en milieu humide mais aussi dans les
risque de piqûres multiples (à l’exemple des abeilles-tueuses
herbes sèches), et les ségestries florentines (araignées pouvant
atteindre 25 mm, de couleur sombre avec des chélicères forts aux
Ces réactions toxiques doivent être différenciées des accidents
reflets verts caractéristiques ; elles sont les hôtes des vieux murs).
d’hypersensibilité immédiate survenant à l’issue d’une seule
Seule la malmignatte, de par son venin neurotoxique, peut
piqûre chez un sujet préalablement sensibilisé. Ces accidents se
occasionner une envenimation marquée par des signes
manifestent, en quelques minutes à moins d’une heure, par une
systémiques notables. Le plus souvent, la morsure qui ne
urticaire géante, un bronchospasme, un oedème de Quincke
provoque pas ou très peu de réaction locale immédiate, passe
et/ou un choc anaphylactique. Ils sont responsables d'une
inaperçue. La douleur s'installe progressivement au niveau local,
quinzaine de décès répertoriés par an en France. Outre le
puis se généralise à l'ensemble du corps sous forme de crampes et
traitement symptomatique de l'accident aigu (adrénaline), il faut
de contractures musculaires. Des troubles neurovégétatifs sont
insister sur l'utilité de la prescription d'un kit d'adrénaline prête à
associés (hypersécrétion avec sueurs, salivation et vomissements ;
l'emploi, en cas d'antécédent allergique aux venins
troubles de la fréquence cardiaque avec bradycardie ou
d'hyménoptères et de la désensibilisation spécifique.
tachycardie ; parfois troubles psychiques avec hallucinations etconfusion). Dans les 2 à 3 jours, une traînée de lymphangite
Scorpions
partant de la morsure est fréquente. L'évolution est
Les piqûres de scorpions sont assez fréquentes dans
habituellement spontanément favorable, mais des douleurs ou des
le sud de la France. Les espèces endémiques
paresthésies peuvent persister plusieurs semaines.
(Eusorpius Flavicandis ou “scorpions noirs” ; Buthus
La ségestrie florentine et la chiracanthe, de par leur venin
occitanus ou “scorpions jaunes”) sont peu
nécrosant, entraînent des réactions tissulaires locales (douleur
dangereuses et leur piqûre, chez l'adulte comme
aiguë, puis réaction inflammatoire locale ou locorégionale
chez l'enfant, ne nécessite généralement aucun
avec parfois une zone nécrotique du site de la morsure)
exceptionnellement associées à des symptômes généraux bénins à
Tiques
type de fébricule, frissons, malaise et vomissements.
Le risque n’est pas d’ordre toxique, mais celui de la
Chenilles processionnaires
transmission d'agents pathogènes dont les tiques
Les soies et spicules de la chenille pénètrent dans la peau par
peuvent être les vecteurs. La principale pathologie
simple contact ; en se cassant, elles libèrent des toxines urticantes.
transmise par les tiques est la borréliose de Lyme,
Celles qui adhèrent à la peau (ou aux vêtements !) peuvent être
avec d’importantes disparités régionales (à l’exception
éliminées par un rinçage à l’eau courante réalisé sans frotter pour
du pourtour méditerranéen et des régions
éviter leur pénétration cutanée. L’application prudente d’une
montagneuses dépassant 1200 m, l’ensemble du
bande adhésive sur les zones affectées peut favoriser le retrait. Les
territoire est touché et notamment les régions du centre et de
antihistaminiques et les corticoïdes sont généralement efficaces
l'est). Il faut retirer la tique rapidement, car le risque de
pour traiter les lésions cutanées.
contamination est surtout présent après 24 heures de fixation.
Une contamination oculaire doit être adressée à un
L’application préalable d’éther, de pétrole ou d’un autre produit
ophtalmologue pour retrait des spicules sous lampe à fente, bilan
chimique doit être proscrite, car elle favorise la régurgitation de la
des lésions et traitement symptomatique.
tique et donc la libération des agents pathogènes. A l’aide d’unepince spéciale vendue en pharmacie (ou à défaut d’une fine pince
Hyménoptères (guêpes, abeilles, frelons, bourdons)
à épiler non coupante), il faut saisir la tique au plus près de la peau
La piqûre provoque une douleur aiguë et s’accompagne de la
(sans lui comprimer l'abdomen !), puis la tirer doucement, mais
formation d’un œdème local, parfois extensif et volontiers
fermement. Si une partie du rostre n’a pu être extirpée, le seul
prurigineux. Cet œdème peut être retardé de 1 à 3 jours et sa
risque est la formation d’un granulome. Un antiseptique est
résolution, habituellement rapide, peut prendre plus d’une
ensuite appliqué. Aucune antibioprophylaxie n’est formellement
semaine. Les symptômes locaux sont bénins (à l’exception d’une
recommandée en France ; il faut inciter le patient à surveiller
localisation intra-buccale ou pharyngée) ; ils sont en relation avec
l’apparition d’un éventuel érythème cutané. L'érythème migrant,
les toxines pro-inflammatoires du venin. Leur prise en charge
survenant de 3 à 30 jours après la morsure, doit conduire à
nécessite le retrait du dard, une désinfection cutanée et la
évoquer le diagnostic de maladie de Lyme et nécessite de consulter
prescription éventuelle d’un antalgique. L’application
pour une prise en charge adaptée (comportant habituellement la
d’ammoniaque, d’oignons… est inefficace, de même que les
prescription de doxycycline ou amoxicilline).
Il n'y a pas de risque toxique systémique en dehors des attaquesmassives (chez l’adulte, de 50 piqûres pour les frelons à plus d’une
Classez la Fiche Technique de
centaine pour les autres hyménoptères ; le risque serait accru chezl’enfant en raison d’un ratio venin/poids supérieur). Une
chaque numéro de VIGI
RxCONNECTOR A publication of the North Dakota Insurance Department 1) BD Diabetes has complimentary education guarantees the products are in good condition products and “Getting Started Take Home Kits and function as designed. The products are sent for Syringes & Pen Needles”, as well as to clinics only. Individuals are not eligible to syringes, that are availa
POLICY FOR WORKING ALONE This document provides advice for all teaching and support staff in mainstream, special and voluntary aided schools (as adopted) who regularly, or on an occasional basis, work alone with children, young people or adults. Working alone occurs in a wide range of different circumstances and it is recognised that it can present particular difficulties and concerns. The pu