Présentation d'un livre

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Extrait du Le Portail des Fédérations<br>de la Libre Pensée Présentation d'un livre
Date de mise en ligne : mardi 27 dcembre 2011 Le Portail des Fédérations<br>de la Libre Pensée
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I - Considérations préalables :
Sentiment dêtre en plein dans lactualité. Y compris internationale (Grande Bretagne, Chili, Grèce, Espagne etc.).
En France, la machine à détruire lécole publique en cette rentrée 2011 a franchi un nouveau palier.
Déjà lan dernier des maîtres placés devant des élèves sans aucune formation.
E t ça continue de plus belle car à qui fera-t-on croire quune semaine de découverte du terrain moins long que les stages en entreprise pour les élèves et les étudiants allait permettre à des étudiants de « gérer » une classe ? Moi-même je me laisse entraîner par le vocabulaire de l « économie de marché » à la mode ! Il ne sagit pas de « gérer des stocks » mais dêtre en mesure de transmettre un savoir, des connaissances, ce
qui suppose aussi des méthodes incluant une participation active de la classe dans sa globalité et en rapport avec
chaque individualité qui compose cette classe.
Qui peut se vanter de lavoir exercé sans avoir jamais rencontré des problèmes ? Davoir eu le sentiment parfois dune classe attentive et comme suspendue au déroulement du cours et parfois au contraire dun échec complet à Pour un tel métier, il faut une initiation dau moins une année scolaire. Alors une semaine ? Ce serait grotesque si II - Intention des auteurs.
1 - Réagir par rapport à la situation faite à lécole publique.
Aborder le problème non pas seulement par rapport à la description de ce qui a été fait en termes de destruction des programmes, des horaires, des disciplines etc., mais étudier les causes profondes de cette entreprise liquidatrice
Pour comprendre un phénomène, il faut savoir doù il vient (Hegel) ; nous avons donc travaillé dans une perspective historique.
2 - Mais nous avons aussi travaillé dans une perspective critique en étudiant les moyens mis en Suvre pour
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saborder petit à petit ce qui a été une des plus hautes conquêtes de la République.
Nous avons tordu le cou à la funeste « égalité des chances » directement opposée à l « égalité des droits » qui est la condition nécessaire pour que chacun puisse tenter sa chance. Nous avons étudié le système PISA qui est une évaluation frauduleuse des élèves présentée comme une étude scientifique.
3 Enfin nous ne cachons pas notre intention de contribuer à la résistance à la démolition de lécole publique. Cest un ouvrage militant que nous avons écrit car nous ne nous résignons pas. Si le titre est la revanche du parti noir (les
cléricaux), il ne signifie pas du tout dans notre esprit que cest un processus achevé. Cest un processus en cours qui a déjà fait beaucoup de ravages mais qui nest pas irréversible . La lutte du peuple (la lutte des classes) est à
même dinverser ce processus. Pour notre part nous espérons avoir fourni un point dappui à cette résistance.
III Quelques observations préliminaires
Monsieur Chatel a trouvé les trois âges de lenseignement. Auguste Comte avait classifié lhistoire de lhumanité en trois âges. Le ministre y a-t-il trouvé un modèle pour sa classification ou est-ce lui donner trop de curiosité Si ce nest lui cest donc un de ses conseillers ! Peu importe.
« Massification démocratisation individualisation », a t-il été récemment proclamé.
Face à ce conte bleu il y a lhistoire réelle.
1 - La vérité cest une phase expansive (démocratisation relative) avec des hauts et des bas, des voies courtes
(mais susceptibles dêtre prolongées par admission dans les Ecoles Normales dinstituteurs pour les meilleurs élèves), impulsées par les instituteurs eux-mêmes en utilisant un dispositif prévu par Ferdinand Buisson (enseignement primaire supérieur) et sur la base dune véritable dynamique populaire via les municipalités favorables (Cours complémentaires) ainsi que, plus tard, la voie technique qui va se développer avec les CA puis les CET durant la période de mobilisation des masses au moment de la Libération et de ses prolongements.
Cette phase expansive va durer jusque dans les années 60 (évidemment Vichy fut un moment de profond recul).
2 - Puis la Ve République - pour faire face à cette puissante poussée en faveur de la démocratisation - va
procéder à la mise en place de dispositifs dendiguement : (but visé : la décroissance scolaire)
loi Debré qui donne au privé confessionnel la place que lon sait, destiné à assurer le « renouvellement » des
élites du côté des bien pensants (assurant ainsi la fameuse « reproduction » des sociologues) mais dont le succès ne sera pas à la hauteur des espoirs mis en lui et des subventions publiques qui vont lui être octroyées, loi Haby qui met en place en 1975 le leurre du collège unique : tout en donnant limpression dun dispositif
démocratique, cest en fait une véritable machine à sélectionner en créant de léchec scolaire ;
la loi dorientation Jospin qui généralise et sanctuarise lautonomie comme moyen daboutir à lalignement
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complet du public sur le privé et de labsorption du premier par le second, cette autonomie sarticulant avec la philosophie des projets propres à chaque établissement, portant en germe la destruction du principe de
programmes nationaux fondés sur le droit à légalité pour les élèves, quel que soit létablissement quils
3 Elargissant cette logique, et succédant à Fillon, de Robien, Darcos, Luc Chatel engage le fer contre le baccalauréat, le statut des enseignants, le caractère national des programmes etc. etc. Cest ça le troisième âge de la prétendue « individualisation ».
Dès lors le régime de la V è République tous gouvernements confondus a à sa disposition : un modèle, lécole confessionnelle ,
un moyen, lautonomie ,
une perspective, celle des projets propres.
un but : faire éclater définitivement lunité de linstitution scolaire publique.
Ça cest la réalité des « trois âges » si lon veut absolument utiliser cette classification Il faut tout dire.
Le fait que lon parle de lécole « capitaliste » peut passer pour très à gauche, mais cest un peu court.
Pourquoi Engels - qui sy connaissait - écrivait-il en 1885 que « la France avait désormais les meilleures
écoles du monde » ? Engels aurait-il ignoré que la France était alors une des premières puissances
capitalistes et colonialistes du monde ?
Donc tout ce qui brille, en se donnant des airs « marxistes », est souvent au marxisme ce que les fausses perles Car, capitaliste ? oui, sans doute, du point de vue de la société en général dont les rapports sociaux de production sont capitalistes, mais dans quel rapport de forces entre la classe dominante et les classes dominées ? Car, capitaliste ? oui, sans doute, du point de vue rappelé précédemment, mais dans quel régime politique ? République, Monarchie, Bonapartisme etc. ? Car, capitaliste ? oui, sans doute, toujours du même point de vue, mais avec quelle situation quant à la démocratie ? Car, capitaliste ? oui sans doute, si on sen tient à la généralité exprimée au départ, mais cétait et cest aussi le cas pour lAllemagne, la Grande Bretagne, lItalie etc., et pourtant les situations solaires ne sont pas comparables à celle qua connue et que connaît la France ?" Présentation d'un livre
Il faut donc aller plus loin dans lanalyse, sinon on se condamne à ne rien comprendre, à faire complètement
fausse route.
Reprendre tout le fil de cette histoire complexe sans la connaissance de laquelle on ne comprend pas grand chose.
IV - Constats originels de notre démarche
1 Il faut noter la convergence patronat-Église romaine qui est un phénomène relativement nouveau ici, dans ce
pays, et qui nest à lSuvre véritablement que depuis les débuts de la Ve République.
Cela na pas été aussi net dans le passé. Pourquoi ? Nous avons repris les choses depuis la Révolution française. Ce qui ne veut pas dire quavant il ny eut rien,
mais ce fut peu. Bien sûr lexpulsion des Jésuites par le régime finissant de Louis XV nest pas rien puisque de cette époque date la mise en place de lagrégation destinée à recruter des maîtres nouveaux pour les places laissées libres par les Jésuites. Leur nom vient du fait qu'ils étaient à leur création destinés au recrutement d'enseignants remplaçants intitulés « agrégés ». Mais sil ne sagit pas de sous-estimer ce point de départ, il est cependant assez clair quil ne prend son sens véritable quavec la Révolution proprement dite.
2 Donc, dabord et avant tout mettre en évidence une vraie origine : la Révolution française elle-même. Les
manuels, les livres qui paraissent aujourdhui lui font peu ou pas de place . Le livre dAntoine Prost, sintitule
significativement Lenseignement en France 1800 1960 (Armand Colin, collection U), un classique (avec lequel
nous polémiquons) commence en 1800, autrement dit avec le Consulat et à vrai dire, en fait, le premier Empire.
Nous avons voulu renouer avec le dictionnaire de pédagogie dirigé par Ferdinand Buisson dont lédition de 1911 accorde 40 pages sur ses 2087 (un cinquantième pas moins) - à lSuvre scolaire de la seule Convention,
sans compter les autres pages consacrées à la Constituante et à la Législative.
Cest de cet exemple que nous nous sommes modestement inspirés.
Aujourdhui nous sommes arrivés à la phase engagée de liquidation du public, à la volonté de procéder à son effacement définitif et à sa résorption dans un réseau éducatif dominé par la logique du profit et livré à lempreinte idéologique de lÉglise romaine. Quon appellerait par exemple service public unifié de léducation nationale et quon pourrait par dessus le marché, au mépris des faits, qualifier de laïque, tant le mot laïcité est devenu frauduleusement V - Tout dire :
les ennemis de lécole publique, lEglise romaine et le capitalisme français pris dans une crise historique
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liquidatrice de tous les acquis sociaux
Beaucoup de livres, darticles ont été écrits ; une immense bibliographie sur le sujet. Quantité nest pas qualité.
Certes, nous ne sommes pas des innovateurs uniques en notre genre.
Mais nous avons observé que si nombreux sont les écrits en question à mettre en cause le Capitalisme, ce
qui est indiscutable, rares sont ceux qui analysent laction combinée dudit Capital (non pas en soi, mais dans
létat où il est aujourdhui en France notamment, durant cette longue période historique marquée par deux guerre mondiales dévoratrices dhommes par millions et millions), et de lÉglise romaine travaillant dans la même direction.
Lire le passage dun écrivaine : ses références ne sont pas les miennes (les nôtres) mais quimporte, Quant elle écrit « Les réformes successives de lEducation Nationale donnent au grand public, embrumé par les médias, limpression davoir échoué lune après lautre, analyse Jena-Claude Michéa, lun des sociologues les plus avisés de notre temps, qui nest pas par hasard admirateur de Georges Orwell. Or elles nont pas échoué lune après lautre, elles ont réussi dans leur ensemble. A quoi ? A mettre en application un programme élaboré dans les années
soixante-dix par les hommes de pouvoir, politiciens et chefs dentreprises, membres de la commission
Trilatérale, de lOCDE, du FMI, de lOMC, de la banque mondiale et plus tard du G5, 7, 8, 20 , partez ! et autres
instances dirigeantes : pour être compétitif face aux puissances émergentes du XXI è siècle, lOccident industrialisé allait avoir besoin, dune part, dune élite autoreproductrice constituée de 10 à 20 % de la population, cultivée, matériellement aisée, affranchie à tous points de vue, et dautre part dune masse constituée de 80 à 90% restants, sous-développée intellectuellement, inculte, surendettée. » Cest pas mal vu mais cest partiel, trop partiel.
Quid du rôle joué par lUnion européenne, ses directives assassines , notamment au niveau des Universités
(processus de Bologne), les procédures dévaluation de lOCCE (PISA) ? Quid de lÉglise catholique romaine, de ses écoles propres subventionnées par lEtat, et de la puissance du
lobbying quelle exerce sur tout lenseignement , via ses Symposiums (comme celui de Louvain en 1972,
indiquant comment il fallait enseigner lhistoire), ses conférences épiscopales au niveau de lUE (COMECE) ou par VI - Rôle fondateur de la Révolution française
1 Rendre à Condorcet sa place : la première, en matière de programmation de linstruction publique.
Les travaux de la Convention (James Guillaume les étudie dans le dictionnaire pédagogique de Buisson : 40 pages
; différence de fond avec Antoine Prost). Le principe de lécole dans les villages est adopté, la mise en place des écoles centrales (futurs lycées) par Lakanal, de lEcole Normale pour former les maîtres, est effective. Immense chantier ayant transformé de fond en comble les conditions de laccès au savoir réel du plus grand nombre.
2 - Un élément central à cette conquête : il a fallu arracher des mains de lEglise romaine ce monopole de fait
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quelle exerçait dans lAncien Régime à travers sa « charité » enseignante, assignant les pauvres aux petites
écoles payantes et dun niveau lamentable, se résumant au seul apprentissage de la religion.
La déclaration des droits de lhomme condamnée par le pape ; la constitution civile du clergé condamnée
par le pape ; lEglise romaine se dresse contre la Révolution qui a interdit les congrégations et la expropriée
de ses immenses possessions.
Le « parti noir » des Etats Généraux (le mot sera remis à lhonneur par Anatole France) organise la
résistance contre-révolutionnaire et naura de cesse de combattre pour récupérer ses privilèges et le
monopole de lenseignement ;
Si on ne comprend pas la violence du choc avec lEglise et la radicalité des mesures de la révolution française, on ne put pas comprendre à mon avis la suite de lhistoire de lenseignement en France qui donnent aujourdhui encore ses caractéristiques principales à lenseignement français placé sous le signe de la reconquête catholique.
La Révolution proclamera la première séparation en 1795. Bonaparte la balaiera par le Concordat.
La valeur profondément républicaine de lécole laïque et gratuite en France ne peut se comprendre que du
fait de la contre-attaque antirépublicaine de lEglise romaine en matière denseignement.
Certes, la classe dominante française, en optant pour le régime républicain na pas choisi daffronter
délibérément lEglise, mais celle-ci ne lui a pas laissé le choix.
Ce fut déjà le cas en 1789 où lEglise romaine en France na pas accepté de se voir dépossédée de ses possessions terriennes et immobilières, pas plus que la dissolution des ordres religieux réguliers (moines et nonnes). Elle revient en force dans les fourgons de la contre-révolution émigrée à Coblence avec la Restauration. Elle domine de fait encore quasi totalement le système denseignement jusquen 1886.
Il aura fallu près dun siècle pour la déloger.
Cest la caractéristique de lhistoire de France. Ailleurs - pour des besoins identiques de la classe dominante en
main dSuvre qualifiée et en cadres sociaux cultivés - cela a pu se passer tout autrement.
Donc cette place de lécole républicaine en France est à apprécier comme une conquête révolutionnaire.
VII Le peuple a imprimé sa marque à lécole
républicaine française
Dans cet antagonisme de fait entre la bourgeoisie républicaine et lEglise monarchiste puis « ralliée » - mais
toujours contre-révolutionnaire- , lissue nétait pas donnée davance, le peuple (la classe ouvrière) sen est
mêlé. Et il a imprimé longtemps sa marque à lécole laïque.
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Dabord par la COMMUNE de PARIS de 1871 qui en un mois et demi dexistence « productive » a proclamé la
séparation des Eglises et de lEtat, instauré lécole laïque et gratuite, mis en place les premiers éléments
dun enseignement professionnel public pour les garçons et pour les filles.
Cet événement qui a vu la classe ouvrière prendre le pouvoir et lutiliser au mieux des intérêts du peuple va marquer toute la suite de lhistoire de France, en matière scolaire, malgré la terrible répression Le législateur des années 1880-1886 instaurera une prolongation de lécole primaire (qui sarrêtait alors à onze ans) par lenseignement primaire supérieur ou par les cours complémentaires.
Ferdinand Buisson fut à lorigine de cette disposition. Les couches populaires ont cherché à utiliser au maximum Cette voie de second degré populaire finit par faire jeu égal quant à la scolarisation dans le premier cycle avec la voie traditionnelle des lycées, plus bourgeois. Et ce, dès la fin de la troisième République.
Le mouvement interrompu par Vichy reprit à la Libération.
La préparation du concours dentrée à lEcole Normale donna ses « lettres de noblesse » à ce second degré
Cest la lutte de classes qui nest pas toujours forcément une guerre ouverte avec troupes déployées de
façon visible de part et dautre dune ligne de front, disons même qui ne prend cette forme quassez
rarement, au cours des grèves et des manifestations, cest cette lutte permanente des classes -telle que la
rend possible la démocratie - qui a fait que, par des canaux multiples, une sorte de démocratisation sest
imposée.
Il faudrait être naïf pour penser que ce fut un processus linéaire et aisé. Non. Ce fut un long combat.
Par le biais des municipalités ouvrières, par laction des instituteurs les plus militants (ici, il faut souligner le
rôle du syndicalisme enseignant, notamment celui de nos aînés, les instituteurs syndicalistes de 1905, qui
ont adopté un Manifeste historique dans lequel ils proclament lindépendance nécessaire de leurs choix pédagogiques en écrivant : « Nous nenseignons pas au nom de lEtat mais au nom de la Vérité » ; ils ont joué un rôle déterminant, par plus dun canal, cette situation simposa peu à peu.
VIII Loffensive contre lécole laïque républicaine :
Toute lastuce de la Ve République fut de récupérer ce mouvement pour labsorber dans un système unique
(les CES absorbant les CC : plan Langevin-Wallon) qui a fait perdre les acquis du système populaire.
Cest alors quon voit se développer les argumentaires fallacieux sur la mystificatrice « égalité des chances
» qui dissimulèrent de plus en plus une « inégalité des droits » à linstruction pour tous.
On se mit à faire du prétendu « sur mesure » en barrant de fait laccès à la même instruction pour tous les élèves, à Présentation d'un livre
travers la mise en place des ZEP ou systèmes analogues (discrimination positive) Bien entendu les enseignants pris dans ce système ne sont pas en cause.
Ils ont cru réellement pouvoir faire de la « promotion de tous ».
Le coup le plus dur porté à lécole laïque, en quelque sorte linauguration de loffensive, cest la loi Debré qui le
porte. Un acte contre-révolutionnaire dans le contexte dun coup dEtat légal perpétré en 1958.
Tant que cette loi nest pas abrogée, tant que lEtat naura pas mis un terme aux subventions à l école
confessionnelle à 95 % catholique dans ce pays, le problème de la restauration de lécole républicaine dans
la plénitude de sa fonction ne sera pas réglé.
Cest le point de vue que nous développons. Il est de la plus haute actualité au moment où on approche les 100 000 postes supprimés dans lécole publique alors quil en est attribué 200 de plus à lécole confessionnelle sous contrat.
Quon ne vienne pas nous faire le coup dun prétendu mauvais usage de la loi Debré à lesprit initial de laquelle il faudrait revenir. Cest la trame sous-jacente au livre d'Eddy Khaldy et Muriel Fitoussi.
Abrogation de la loi Debré est le mot dordre laïque qui va avec A école publique fonds publics, à école privée
fonds privés .
Sur tout cela lire le chapitre 8 du livre La revanche du parti noir (181 199) qui montre comment la politique conjointe Savary-Conférence des évêques de France - matérialisée dans le projet SPULEN (Service public unifié et laïque dEducation nationale) - a finalement échoué à ce moment-là (position hostile de Jean-Paul II appuyé sur les « fidèles ») mais comment ses axes directeurs, lalignement du public sur le privé, seront repris par la loi dorientation de Lionel Jospin via lautonomie des établissements, les projets éducatifs propres, le droit dexpression par les élèves dans létablissement de leurs choix idéologiques, la suppression des Ecoles Normales, etc.
On y lira linvention du Besoin scolaire reconnu (p. 185) qui ouvre des possibilités dimplantation des écoles confessionnelles ad libitum, on y verra lécole privée investie dune mission de service public et lobjectif fixé par le CNEC (Comité National de lenseignement Catholique) dun « décloisonnement des deux enseignements : libre circulation des élèves et des enseignants ».
Les lois de décentralisation ont permis de se rapprocher de cet objectif. Le programme École Collège Lycée
pour lAmbition, lInnovation et la Réussite (ECLAIR) de Luc Chatel en donnant des pouvoirs de recrutement des
personnels - y compris des enseignants - et de pouvoir pédagogique au chef détablissement fait encore plus craindre que le statut national des enseignants ne soit désormais la cible n1& Confirmation vient den être donnée par la proposition que ce soit les chefs détablissements qui évaluent
pédagogiquement les enseignants au mépris de toutes les règles existantes, de la spécificité de chaque
discipline enseignée, du statut national des enseignants (contre cela est dirigée la grève du 15 décembre
2011, première riposte à cette agression gravissime).
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An niveau de lécole primaire, les EPEP (Etablissements Publics dEnseignement primaire) visent à déconnecter les écoles des municipalités, regroupant létablissement de scolarisation à léchelle cantonale, à faire de leurs directeurs de véritables managers agissant avec les élus politiques locaux membres des conseils dadministration de ces établissements (ayant donc les unes et les autres maîtrise sur les programmes, les personnels etc.) et à préparer une situation où le public sera aligné sur le système privé dans le cadre des SIG chères à lUnion européenne. La privatisation du système scolaire public est en marche.
IX - LUnion européenne est aux manettes dans cette
entreprise.
Et le mot « entreprise » est le plus pertinent. Ce sont les méthodes managériales en provenance des Etats-Unis, chères au MEDEF, qui envahissent avec la « niche » religieuse préservée et choyée bien entendu - la politique Le chapitre X du livre La revanche du parti noir (p. 230 à 248) étudie dans le détail comment lUnion européenne est disposée contre lUniversité républicaine et savance vers la remise en cause du Monopole dEtat de la collation des grades et des diplômes (p. 234-235 : citation de létude de Dominique Gros).
Il revient sur les intentions du général De Gaulle dinstaurer la sélection la plus rigoureuse à tous les niveaux de lenseignement en commençant par les Universités.
Lire page 236-237 du Parti noir : le conseil restreint du 4 avril 1968
Le barrage gaulliste à lexplosion scolaire a partiellement cédé (sans renoncer) devant 1968 et la
mobilisation des étudiants qui sen est suivie pendant des années contre la sélection.
Cest pourquoi le barrage de lUnion européenne a pris le relais : ce fut le rôle du Processus de Bologne
(Espace européen denseignement supérieur) annoncé et préparé par Claude Allègre. (p.240 248).
Cest la toute puissance de la rentabilité qui est ainsi mise au centre.
« LUniversité ne doit plus être gérée comme avant. Il est nécessaire de la rendre compétitive et de ladapter aux nécessités vitales de la compétition européenne et mondiale&Les universités doivent devenir des lieux dinitiative économiques où les acteurs de létablissement joueront le rôle quont les décideurs, les cadres et les travailleurs Les étapes du processus de Bologne (voir p.241. à 245 du livre) Dici à 2020, il aura fallu que le rouleau compresseur de remise en cause du monopole de la collation des grades
(monopole mis à mal par les accords Kouchner-Vatican : un Institut de théologie peut désormais définir une maquette de licence avec des certificats « profanes » et des certificats religieux) se mette en marche pour tout «
normaliser ».et faire voler en éclats le système dinstruction publique républicain qui continuerait à exister.
Mais le principe de subsidiarité qui est au cSur de lUnion Européenne (ne pas faire faire par le pouvoir central
qui décide des orientations primordiales - ce qui peut être fait par les organismes intermédiaires pour moins cher !) Présentation d'un livre
est un principe clérical romain développé par les Encycliques Rerum Novarum et Quadragesimo Anno, principe qui
sarticule à merveille avec lautonomie et les projets propres, dans le cadre de pouvoirs régaliens renforcés ( QA est contemporain du fascisme mussolinien auquel il rend un hommage appuyé).
Conclusion
Les lecteurs se feront leur jugement.
Nous avons mis au grand jour les rouages de cette machination complexe contre lécole publique. Nous ne disons pas quil existait au départ un plan achevé prévoyant cette destruction. Lidée dun complot est réductrice. Les choses ne se passent pas comme cela sur larène sociale. Cependant on ne saurait nier lexistence de « centres délaboration » comme, avant guerre les Compagnons de lUniversité nouvelle originaires de lEtat-Major de Pétain à Compiègne -partisans du financement public de lenseignement catholique et de « lécole unique »& Cest une accumulation de mesures convergentes que la classe dominante élabore avec le temps à partir de
1918 grosso modo - et qui forgeront peu à peu la chape sous laquelle elle comptait étouffer lécole laïque.
Mais, bien entendu, les luttes sociales (la lutte de classe) interdiront ou retarderont considérablement la
mise en oeuvre de ces plans réactionnaires.
Cest une donnée primordiale.
Il faut savoir reconnaître que les patrons (comme de Calan), les évêques (comme Cloupet), les penseurs de
lUE (comme Jacques Delors) et les technocrate bruxellois quils inspirent, ont agi et agissent dans le même
sens parce quils sont conditionnés par les mêmes forces économiques, sociales et politiques telles quelles
sont désormais.
Nous navons pas abordé ici le rôle joué par les « penseurs »de la pédagogie et de la sociologie. Le livre y fait très largement référence dans on chapitre IX : Une dominante de la sociologie de lEcole : la critique de lécole On y fera connaissance de Prost, Bourdieu, Baudelot, Establet venus soit du catholicisme social soit du maoïsme et qui, tous, nont pas de mots trop durs à lencontre de l école publique, « école de classe », dénoncée comme vouée en dernière analyse à nassurer que la reproduction de la classe dominante.
On pourrait ajouter Philipe Meirieu, le gourou de la pédagogie et bien dautres (comme François Dubet) qui justifient la destruction du système scolaire, dénoncent son encyclopédisme (comme Jacques Delors), retardent systématiquement les acquisitions de base en français et en maths.
Lheure est à la résistance laïque. Il faudra une
puissante mobilisation populaire pour inverser le
cours actuel des choses. « Producteurs, sauvons
nous nous mêmes. Ni dieu, ni césar, ni tribun ».

Source: http://federations.fnlp.fr/IMG/article_PDF/article_880.pdf

Dental issue - 8 september 2011.pmd

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