Commission clinique et thérapie VIH/sida de l’OFSP
VIH, grossesse et accouchement. Mise à jour des recommandations pour la prévention de la transmission verticale du VIH Les progrès accomplis dans le traitement
de l’infection par le VIH permettent de modifier les
dans tous les cas et chaque nou-veau-né dont la mère est por-
recommandations actuelles. Pour les femmes enceintes
porteuses du virus VIH ayant une virémie indétectable
besoin d’une chimioprophylaxiepost-partum avec substances an-
sous traitement, outre la césarienne primaire actuelle-
ment privilégiée, l’accouchement par voie basse est à
nouveau envisageable. Les indications de césarienne
sont adaptées au cas par cas. L’allaitement reste décon-
seillé aux mères infectées VIH séropositives.
Ci-après les principaux fondementsdes nouvelles recommandationssont récapitulés. Les recommanda-tions concrètes présentées dansles encadrés n’ont pas vocation àcouvrir toutes les problématiquesindividuelles. Elles reprennent uni-
INTRODUCTION
dés à l’heure actuelle. La recom- mandation selon laquelle la pro- cédure à adopter dans les cas particuliers doit être fixée par un groupe pluridisciplinaire com- posé de spécialistes en gynéco
l’Office fédéral de la santé publique
logie/obstétrique, infectiologie et infectiologie pédiatrique reste va - ACCOUCHEMENT: 26 janvier 2009 CÉSARIENNE PRIMAIRE/ ACCOUCHEMENT NATUREL
antirétrovirale a été décrit une pre-
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cale du VIH de l’année 2004 et à prise dans tous les pays industriali-
n’ont pas réussi à prouver l’utilité
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TRAITEMENT ANTIRÉTROVIRAL PENDANT L’ACCOUCHEMENT ET PROPHYLAXIE POST-EXPOSITION (PEP) DU NOUVEAU-NÉ
taux de transmission verticale de 2⁄3.
jettes aux complications post-opé-ratoires telles qu’endométrites, pro-blèmes de cicatrisation, pneumo-nies, infections des voies urinaires,fièvre et anémies [21]. De plus, les
RECOMMANDATIONS RELATIVES À L’ACCOUCHEMENT
césariennes primaires nécessitentaussi des hospitalisations plus
Il est proposé:
• de laisser l’accouchement se dérouler naturellement en règle géné-
rale, lorsque la charge virale est indétectable (< 40 copies ARN-VIH/ml
prévoir à l’avance, de manière fiable,
sang y compris lors du test effectué à la 36e semaine de grossesse),
26 janvier 2009
si aucune complication n’est à prévoir, et s’il n’y a aucune contre-indi-
cation d’ordre obstétrique ou infectieux. Les femmes enceintes doi-
vent être conseillées et informées des risques supplémentaires que
comporte une césarienne primaire. Lors d’un accouchement par voie
basse, la poche des eaux devrait rester intacte le plus longtemps pos-
sible et les interventions internes ainsi que les examens microsan-
guins intranatals évités; par ailleurs, les forceps ou les ventouses sont
à utiliser avec les plus grandes précautions. Lorsqu’une intervention
est nécessaire pour sortir le bébé, il convient d’utiliser les forceps car
ils ont moins de conséquences sur le nouveau-né que les ventouses
(marque de succion). La décision de pratiquer une césarienne secon-
daire doit être prise facilement en cas de détresse fœtale ou de durée
• de systématiquement pratiquer une césarienne primaire lorsque la
charge virale (prise de sang dans la 36e semaine de grossesse) n’est
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mère, il a été démontré que le signeannonciateur le plus fort est la viré-
pas connue, ou qu’elle dépasse 40 copies ARN/ml sang, ou lorsqu’une
autre condition n’est pas remplie pour un accouchement par voie
basse, l’intervention devant être envisagée dans la mesure du possible
à partir de la 38e semaine de grossesse. Si, pour des motifs obsté-
triques, la césarienne doit être pratiquée sans délai, les risques pour
l’enfant (prématurité) [24] doivent être dûment pris en compte;
• de systématiquement pratiquer une césarienne primaire également
avant la 37 + 0e semaine de grossesse ou lorsque le poids de l’enfant
• de systématiquement pratiquer une césarienne primaire chez les
femmes présentant simultanément une hépatite C active;
• de choisir, chez les femmes enceintes ayant dépassé la 41e semaine
de grossesse, entre le déclenchement de l’accouchement et une cé-
sarienne primaire selon les critères obstétriques.
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RECOMMANDATIONS POUR LE TRAITEMENT ANTIRÉTROVIRAL PENDANT ET APRÈS L’ACCOUCHEMENT
enfants à une prophylaxie post-ex-position, quel que soit le mode d’ac-
1. Règle générale
• La zidovudine (Retrovir®) ne doit pas faire partie intégrante d’un traite-
ment combiné antirétroviral pendant la grossesse.
ALLAITEMENT 2. Traitement antirétroviral complémentaire pendant l’accouchement • Lorsque la réplication du virus est complètement supprimée (< 40 co-
pies ARN-VIH/ml sang), il n’est pas nécessaire d’appliquer un traite-
ment antirétroviral complémentaire pendant l’accouchement. Cela
vaut aussi bien en cas de césarienne primaire qu’en cas de césarienne
secondaire, d’accouchement naturel ou d’accouchement instrumen-
tal. Il convient cependant de veiller à ce que le traitement antirétrovi-
ral habituel soit également pris le jour de la naissance.
• Si la réplication du virus n’est pas totalement inhibée (> 40 copies
ARN-VIH/ml sang), une recommandation judicieuse doit prendre en
compte, d’une part, les possibilités individuelles (combinaison antiré-
trovirale pendant la grossesse, résistance), et d’autre part, le risque
d’une transmission verticale du virus à l’enfant. Il incombe au groupe
de spécialistes concernés d’élaborer une recommandation individuelle
qu’à l’âge d’un an sont recomman-dés si possible [34, 35].
3. Traitement du nouveau-né après la naissance
• Quel que soit le mode d’accouchement, chaque nouveau-né doit res-
ter soumis à une prophylaxie post-exposition (PEP).
• Cette PEP du nouveau-né doit être limitée à quatre semaines (par ana-
logie à ce qui est pratiqué pour la prévention d’autres maladies) et
commencée dès que possible après l’accouchement.
• Le choix du (des) médicament(s) dépend de l’anamnèse thérapeu-
tique de la mère ainsi que des risques existants. La décision devrait
être prise par l’équipe de spécialistes avant la naissance.
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est d’environ 0,9% par mois aprèsle premier mois de la vie [36]. C’estdans les premières semaines après
thies ont été décrites chez les taient et des femmes qui n’allai-
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s’explique peut-être par une toxicité
souches hématopoïétiques [27, 28].
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fixer les critères d’une sécurité suf-
RECOMMANDATIONS POUR L’ALLAITEMENT
25 fois supérieures à l’IC50 ont été
chez la mère et l’enfant [41, 42].
tuation est radicalement différente. Annexe 1: Traitement antirétro - viral pendant la grossesse [57]
cas d’évolution subclinique [52, 53]. 26 janvier 2009
autorisées pour le traitement de l’in-
l’intégrase: raltegravir (Isentress®))
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de la sécurité de l’allaitement aussi
ticale que de toxicité potentielle son médicamenteuse peut égale-
cellules infectées, il a été démontré
ternel et la virémie maternelle [55].
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Annexe 2: Prophylaxie post-
Tableau 1 Substances antirétrovirales pendant la grossesse exposition du nouveau-né (PEP) NB en monotraitement uniquement Substances antirétrovirales pendant la grossesse recommandé non recommandé Inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (NRTI) abacavir didanosine emtricitabin
disponibles pour le nouveau-né sontrares [58]). lamivudine
(3TC®; dans Combivir®, Kivexa® X3 et Trizivir®) stavudine ténofovir zidovudine Inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (NNRTI) efavirenz
de MC sous forme i.v. ou 2 mg/kgde MC p.o. toutes les 12 heures
étravirine névirapine
tationnel ≥ 28 semaines ou pen- Inhibiteurs de la protéase (IP) atazanavir
tionnel < 28 semaines, puis do-sage identique toutes les 8
darunavir fosamprénavir indinavir 26 janvier 2009 lopinavir/r
Christoph Rudin, David Nadal, IrèneHösli, Markus Flepp pour la Com-
nelfinavir ritonavir saquinavir tipranavir
Membres de la commission cli-nique et thérapie VIH/sida (CCT)
Inhibiteurs de l’entrée enfuvirtide maraviroc Inhibiteurs de intégrase
Flepp, Zurich (président); Prof. Hansjakob Furrer, Berne; Prof. Ber-
raltegravir
1) uniquement si HLAB*5701 négatif; réaction d’hypersensibilité potentiellement
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2) Pas en association avec la stavudine; taux maximal de toxicité mitochondriale
(cas de lactacidose parfois mortelle durant la grossesse)
100% de résistance croisée entre la lamivudine et l’emtricitabine
4) 100% de résistance croisée entre la lamivudine et l’emtricitabine 5) Pas en association avec la didanosine; taux maximal de toxicité mitochondriale
(cas de lactacidose parfois mortelle durant la grossesse)
6) Croissance fœtale réduite et toxicité pour les os observées dans les études
précliniques sur l’animal; bonne pénétration du placenta
7) Toxicité rénale: tubulopathies (ténofovir); calculs rénaux (indinavir)8)
Tératogénicité observée dans les études précliniques sur l’animal, 3 rapports
d’enquête de défaillances du tube neural chez l’homme
9) Manque de données pharmacocinétiques et d’expériences cliniques durant la
10) Poursuite de la thérapie (Th) o.k.; ne pas commencer le traitement si CD4 >250/mm3
pour cause de toxicité hépatique potentiellement mortelle
11) Objections théoriques pour cause de taux de bilirubine accrus chez les nouveau-nés
12) Alternative au lopinavir/r, moins efficace que le lopinavir/r
13) Minidosé en cas d’utilisation comme bloqueur du CYP3A4 pour d’autres IP14) Utilisation comme IP obsolète pour cause d’intolérances fréquentes notamment
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European Journal of Cardio-thoracic Surgery 16 (1999) 469±470Overdose of tetracycline for pleurodesis leading to chemical burnsH. Chaugle*, C. Parchment, D.J.M. Keenan, G.J. GroÈtteDepartment of Cardiothoracic Surgery, Manchester Heart Centre, Manchester Royal In®rmary, Oxford Road, Manchester M13 9WL, UKReceived 27 January 1999; received in revised form 12 July 1999; accepted 4 August